La fin annoncée du RTC et du CSD oblige de nombreux secteurs tels que la sécurité (alarme, ascenseurs), la banque (terminaux de paiement) ou encore l’énergie (gaz, électricité, eau) à moderniser leurs installations et leur façon de télérelever leurs données.
Pour illustrer cet impact, faisons un focus sur le secteur de l’énergie avec le cas fictif d’une régie des eaux confrontée à cette fin imminente du RTC et du CSD.
La régie en question s’occupe de la gestion et de la distribution d’eau potable sur l'ensemble de son département et ce pour 30 000 personnes. Pour ce faire, elle a plus de 500 installations (compteurs, stations d’assainissement…) à maintenir et superviser et a pour clients finaux des collectivités, villes et entreprises.
Jusqu’ici, elle utilisait pour son poste de supervision différents modems RTC disposés en rack afin de réaliser la télérelève des données des compteurs. Pour cela, le poste de supervision appelait le numéro d’une carte SIM pour remonter via CSD les données de ses compteurs.
Comment fonctionne le poste de supervision ?
Le poste de supervision devait alors appeler les cartes SIM une par une afin d’effectuer la télérelève de ses compteurs, ce qui pouvait lui prendre plus d’une demi-journée. Par ailleurs, les compteurs pouvaient communiquer entre eux ou avec le château d’eau afin de réaliser des actions de distribution.
A l’heure du RTC et du CSD, comment fonctionne ma télérelève
Le matériel n’a que très peu bougé depuis les années 1990 et est resté fonctionnel. Avec cet arrêt, la régie est obligée de changer son matériel, ses habitudes et certitudes.
Option choisie et gestion de la migration
Différentes options ont été explorées dont certains réseaux LPWAN, mais le directeur technique va se diriger vers une solution GSM (réseau GPRS) pour remplacer ses lignes RTC.
Quels étaient les critères principaux dans le choix de sa solution ?
- Avoir une solution similaire en termes de fonctionnement aux solutions RTC.
- Avoir une couverture maximale notamment dans des zones rurales.
- Avoir une solution fiable permettant d’améliorer le temps de collecte et la fréquence de sa télérelève.
- Pouvoir facilement accéder à distance à ses équipements.
- Sécuriser au maximum le transport de ses données.
Pour assurer la migration vers la technologie GSM et l’IP, trois grandes étapes ont eu lieu :
- Changement ou mise à jour des équipements terrain.
- Adaptation des frontaux et serveurs pour gérer l’IP.
- Gestion des remontées de données et prise en main à distance.
1. Changement ou mise à jour des équipements terrain
Selon les installations, il a fallu : soit changer le compteur qui remontait les données en CSD s’il ne gérait pas l’IP (sinon nécessitait une mise à jour du firmware), soit changer la carte SIM pour provisionner un abonnement M2M incluant de la data.
Le parti pris a été de se déplacer sur chaque installation pour intégrer des cartes SIM multi-opérateurs et si besoin de nouveaux compteurs/modems.
Ce qui permet une amélioration concrète de leurs solutions.
2. Adaptation des frontaux et serveurs pour gérer l’IP
En parallèle du remplacement des cartes SIM, il a fallu remplacer les équipements au sein du poste de supervision afin qu’il puisse gérer la communication via IP.
Fini les racks de modem fortement consommateurs en électricité et en stockage, place à un serveur cloud avec une adresse IP unique de destination.
3. Gestion des remontées de données et prise en main à distance
Une fois la partie matérielle et serveur réglée, il a fallu mettre en place une infrastructure réseau afin de gérer la remontée des données et alertes et ainsi faciliter l’accès à distance du poste de supervision vers les équipements.
Le directeur technique s’est orienté vers une solution d’APN Privé dédié avec tunnel VPN lui permettant de télérelever de façon simultanée les consommations, de renforcer la sécurité du transport des données entre l’infrastructure de l’opérateur et son infrastructure, et de pouvoir réaliser du SIM-to-SIM.
Il est passé par un partenaire afin de commander et mettre en place cet APN privé dédié.
Pour aller plus loin : Livre Blanc - Comment déployer ses objets connectés en alliant sécurité, maintenance et supervision à distance
A l’heure de l’IP, comment fonctionne la télérelève ?
Retour d’expérience après quelques mois de déploiement
Il a noté certains points de vigilance :
- Bien évaluer le coût de déploiement notamment dû aux déplacements des techniciens pour le changement du matériel et des cartes SIM.
- Changement des habitudes du client final : celui-ci avait pour habitude d’envoyer une commande AT par SMS au numéro connu de l’équipement pour récupérer ses données de consommation. Ce changement nécessite de bien communiquer et éduquer ses clients finaux à la plateforme Web et la gestion des APIs.
Et plusieurs avantages ont été confirmés :
- Taux de collecte amélioré avec des collectes plus régulières. Fini la télérelève qui prenait toute la matinée.
- Réduction des pannes notamment grâce à un système de “reboot” quotidien de l’équipement.
- Réduction des coûts de communication : facturation au volume de data échangé et non plus à la durée.
- Gain de temps pour l’accès à distance : plusieurs communications peuvent être initiées simultanément sur les serveurs.
- Simplification du système de collecte des données et de la supervision.
- Sécurisation des données échangées, évitant la collecte du client final si celui-ci a accès au numéro de téléphone du compteur.
Pour cette régie, la migration du RTC/CSD vers le GSM/IP a été un succès sur une période assez courte de 3 mois. Les clients sont satisfaits des nouveaux services et de leur qualité.